« Thinking Eternity » débute à Paris un 9 novembre. Adrian Eckard, un jeune biologiste, réchappe de justesse à une vague d’attentats qui s’avère être mondiale. Il y laissera la vue. Intégré dans un programme de chirurgie cybernétique il sera le tout premier homme à bénéficier d’une greffe oculaire. Terriblement éprouvé par tout ce qu’il vient de subir, Adrian Eckard décide de tout laisser tomber et de changer de vie. Le voilà arpentant des contrées reculées parlant à qui veut bien l’entendre de science, intimement persuadé que la liberté de l’homme passe par la connaissance et l’accès gratuit à celle-ci. Un groupe se forme autour de lui et bientôt sa pensée sera le fer de lance d’un nouveau mouvement mondial « le thinking » qui finira par le dépasser.
En parallèle nous suivons les pas de Diane sa sœur, neuro-informaticienne employée à la suite des attentats par Eternity Incorporated, société qui œuvre pour le bien de l’humanité en spéculant sur les différents maux qui pourraient la détruire et en leur proposant des solutions. Le développement des consciences artificielles dont s’occupe Diane, en fait partie intégrante.
Vous aurez compris que nous sommes ici dans un roman dans lequel la science joue une grande part, mais pas seulement. Il est aussi question de spiritualité et de liberté. Raphaël Granier de Cassagnac arrive à poser ces notions sans nous les imposer et nous pousse à nous interroger sur nous-même. Il joue avec ses lecteurs en proposant plusieurs voix dans la narration. Entre les récits à la première personne s’insèrent des morceaux d’interviews, véritables moments d’investigation journalistique que nous suivons, avide de réponses. Pas de vision manichéenne ici, la multiplication des points de vue permet d’éviter cet écueil. Le rythme haletant sert à merveille le récit qui oscille entre thrilleur politique et récit d’anticipation. Une vraie réussite romanesque qui vous tient en haleine de la première à la dernière page. Dernière petite information pour vous signaler que ce roman a reçu le Prix du Lundi en 2014 qui récompense un roman et une nouvelle de Science-Fiction je cite « dus à des personnalités originales et émergentes. »