Il arrive qu'entre les romans à l'eau-de-rose, les vieilleries qu'on se débarrasse parce que Mémé est morte et autres romans de gare que la boite à livres de mon boulot réserve quelques bonnes surprises. Il faut être rapide pour les dénicher ou avoir un sacré coup de chance. Et Tout ce qui meurt fait partie de ces ouvrages de qualité qu'on a justement le bonheur de récupérer.
Je ne m'attendais à rien de spécial et c'est tant mieux. Mais Connolly avec deux enquêtes assez distinctes nous plonge dans l'Amérique profonde, celle que l'American Dream n'évoque que très rarement. Que ce soit à New York ou à la Nouvelle-Orléans et en Louisiane, l'ambiance est plutôt sombre et poisseuse. C'est le New York des bouches d'égouts qui fument et entrepôts plutôt que le soleil de Central Park. C'est le sud et le pays des cajuns plutôt que d'un carnaval assez coloré.
L'ambiance est parfaite et les personnages sont véritablement étoffés. En suivant le détective "Bird", le lecteur découvrira un homme brisé par le meurtre de sa femme et de sa fille. Il y a aussi l'enquête à-côté mais il est clair que c'est bien la disparition tragique de sa famille qui hante en permanence le héros. Et une volonté de retrouver le coupable. Et comme ce dernier semble avoir une petite dent contre notre ancien policier reconverti en détective, il ne le lâche pas vraiment.
Entouré d'amis tout aussi particuliers (meurtrier, psychologue au passé flou,...), Bird mène l'enquête.
Le style de Connolly est parfait, le bouquin se lit en une traite grâce à des personnages forts et une intrigue rondement bien menée.
Si on estimera par moments que l'écrivain se montre un peu brouillon dans certains moments de son histoire, on se rappellera par contre qu'il s'agit de son premier livre. Et montrer autant de qualités avec un premier opus, ce n'est pas donné à tout le monde.
Hâte de plonger de nouveau dans les aventures du détective Bird.