édifiant, passionnant, prenant, rageant, consternant, ... indispensable !
Je déteste Raymond, je n'ai aucune sympathie pour ce type arrogant et incompétent, mais j'ai adoré son bouquin. C'est mal écrit mais c'est passionnant. J'ai même changé d'avis à son sujet, aujourd'hui je le trouverais presque sympathique, sans doute parce que je comprends que c'est un nul dépassé par les événements. En lisant ce livre, j'ai compris à quel point il était dur d'être sélectionneur d'une équipe d'analphabètes égoïstes et prétentieux :
- Ribéry est une purge, une starlette qui écoute le dernier qui a parlé, sa femme ou son agent, qui lui explique toute la journée que c'est le meilleur. C'est le petit garçon capricieux, mal élevé et complètement con, capable de défendre avec la plus grande sincérité du monde deux thèses contraires à cinq minutes d'intervalle, ce mec ne devrait plus être sélectionné.
- Nasri est à mettre dans le même sac, l'anecdote où il est raconté qu'il frappait aux portes des chambres des joueurs pour faire flipper ses partenaires qui attendaient que Domenech vienne leur annoncer leur non sélection pour l'Euro 2008 est édifiante. Comment peut-il trouver ça amusant ?
- Anelka est un déchet, pourquoi ce mec fait-il un sport collectif ? Il ne pense qu'à lui, et ne se remet jamais en cause. C'est le pire de tous car c'est sans doute le plus talentueux.
- Henry était fini et Domenech ne l'a sélectionné que par faiblesse. Son statut de remplaçant le privait de tout impact et en plus il a été mal géré. N'avait rien à faire à la Coupe du Monde, mais pour ne pas le prendre il fallait du courage...
- Evra est plutôt sympathique, tiraillé entre son rôle de capitaine syndicaliste et son envie de bien faire. Le costume de capitaine était certainement trop grand pour lui, mais vu le contexte il l'aurait été pour tout le monde.
- Gallas est une autre purge, à moitié analphabète, il ne rêve que d'être capitaine alors qu'il est sélectionné blessé et n'est qu'un suiveur. Aucune lucidité, l'un des pires.
- Benzema, gonflé de prétention, indifférent à tout, blasé, le mec ne se prend pas pour la moitié d'un caramel mou alors qu'il n'a jamais été transcendant au plus haut niveau...
- Malouda est une pleureuse, qui voulait bien faire des efforts défensifs pour compenser ceux de Zidane, mais certainement pas pour ceux de Gourcuff. Il se prend pour un grand joueur alors que ses stats en EDF devrait plutôt l'inciter à l'humilité.
- Abidal, sans doute le plus sympathique, a explosé en plein vol. il ne pouvait pas gérer et était incapable de le dire. Il détestait Gallas avec qui on lui demandait de jouer en charnière centrale...
Domenech nous livre un récit sans concession, ni pour lui ni pour ses joueurs. Il reconnait ses erreurs et ses limites, ce qui le rend très sympathique. Entre la pression médiatique, excessive et mensongère, la gestion de starlettes égoïstes et immatures, et un patron (le fabuleux Escalette) lâche et fourbe, il n'avait pas les épaules et il l'avoue. Dès lors, pourquoi rester ? Par orgueil, sans doute, la référence à Cyrano n'est d'ailleurs pas un hasard...
L'erreur de Domenech est sans doute double. Premièrement, il a pris les joueurs les plus talentueux, en pensant qu'il s'agissait d'une condition sine qua non pour aller loin dans la compétition. Mais la mentalité déplorable de ces mêmes joueurs était un obstacle à tout esprit de groupe et donc à tout succès. La meilleure preuve en est sans doute le parcours de l'Uruguay à cette Coupe du Monde (demi finale avec une équipe assez quelconque mais une vraie identité de jeu et une belle solidarité). La phrase de Domenech à leur encontre est d'ailleurs consternante : "On rencontre l'Uruguay, pas le Brésil. Regardez où ils jouent, vous n'avez rien à leur envier." Deuxièmement, il a surprotégé ses joueurs des médias, ce qui les a largement déresponsabilisés, eux qui ne le sont déjà pas beaucoup à la base. Sans doute a-t-il agi ainsi pour se conserver une légitimité qui était quasi nulle chez lui, son palmarès de joueur étant très quelconque et celui d'entraineur totalement vierge.
Ce type est quand même ahurissant : bien que conscient de ses limites, il s'est accroché à son poste comme un mort de faim, quitte à se faire flageller en public. Et après, il vient se plaindre... c'est un vrai personnage de roman, haut en couleur, bourré de contradictions et enfermé dans une série d'échec : en trente ans de carrière d'entraîneur, il n'a jamais rien gagné ! j'adore...