Intriguée par le résumé et l'angle d'écriture, j'ai commencé ma lecture avec beaucoup d'entrain.
D'abord, concernant la forme, je dois dire que le travail fourni par l'auteur est plutôt intéressant puisqu'on a affaire à un livre dans le livre. En effet, Elspeth, journaliste et écrivain fictif, a enquêté sur la théorie des "Trois", de jeunes enfants survivants de trois crashs aériens survenus la même journée. Une affaire qui va défrayer la chronique et dont les conséquences vont être mondiales.
La narration se présente donc comme un reportage dans lequel l'écrivain a répertorié les témoignages de ceux qui ont vécu ce fameux "Jeudi Noir" : des entretiens aux tweets en passant par la retranscription de messages audio, des articles de presse et des correspondances. Un angle d'écriture très intéressant, mais qui va malheureusement avoir des conséquences négatives sur l'intrigue.
En effet, l'histoire s'annonce très ambiguë dès le départ et, malgré l'intérêt que l'on porte à ce fait divers fictif, elle tourne très vite en rond et le suspense se perd un peu dans les récits des personnages secondaires. Les multiples points de vue permettent d'aborder de nombreux thèmes tels que le pouvoir des médias, des réseaux sociaux, le danger des idées extrémistes, tant d'éléments qui ont le pouvoir de propager les rumeurs les plus folles. Mais c'est là que l'auteur réel se perd un peu et le récit flirte trop longtemps avec le fantastique avant de nous pondre une fin bien trop légère (justifiée par la suite avec la sortie d'un second tome).
En conclusion, je dirais que l'on tient là une lecture hors norme parfois angoissante où l'auteur tente de briller par sa capacité à maîtriser une narration éclatée, entreprise à la fois ambitieuse et périlleuse. La multiplicité des intervenants au cours de l'enquête influe sur le récit qui souffre parfois de longueurs. Trois reste un roman intéressant, si on ne s'attend pas à un thriller, écrit de façon originale mais qui se perd dans sa forme pour finalement délaisser le fond.
Quoi qu’il en soit, même avant le Jeudi Noir, Len faisait partie de ces gens qui croient que la Fin du Monde est proche. Vous savez, ceux qui voient des signes de l’Apocalypse dans tout : le 11 Septembre, les tremblements de terre, l’Holocauste, la globalisation, le terrorisme, tout ça. Il croyait vraiment que, d’un moment à l’autre, Jésus allait embarquer toutes les âmes sauvées au ciel et laisser le reste du monde souffrir sous le joug de l’Antéchrist. D’autres croyaient même qu’il était déjà sur Terre, l’Antéchrist.