(...) Quête personnelle, recherche d’une raison de vivre, ou bien quête de vengeance envers ceux qui l’ont condamné, le roman nous offre un Sisyphe réellement fascinant et qui trouve un contrepoint tout aussi intéressant en la personne de Charon, bien plus complexe qu’on ne pouvait l’attendre du Passeur des Enfers. Confronté à un monde changeant mais qui pourtant ne cesse d’être confronté à la guerre, un monde dans lequel les dieux antiques semblent avoir disparus (une réflexion qui rapproche le roman du « American Gods » de Neil Gaiman), Sisyphe tente de tracer sa route, loin de toute considération matérielle, quand bien même il pourra parfois s’attacher à certaines personnes qui croiseront sa route.
La structure du récit, découlant de ces résurrections successives, pourrait sans doute lasser sur le long terme, mais la variété des récits (Franck Ferric prouve ici qu’il est sans doute un excellent nouvelliste) additionnée à cette plume renversante ne peuvent qu’emporter les suffrages. Plongez vous aussi à la découverte du destin de Sisyphe, vous y découvrirez un mythe joliment revisité, et un auteur qui n’a sans doute pas fini de faire parler de lui.