Les Cognes et les Apaches

Plongée en apnée dans le Paris de la Belle-Epoque, appellation singulièrement usurpée dans ce cas, puisque c’est au milieu de la pègre, de la prostitution et du crime que l’on va s’immerger.
Les Apaches (les voyous) contre les Cognes (les policiers) et au milieu Zélie, la gigolette du pavé, prise entre les portes cochères par le Bourgeois et disputée par deux marlous, chefs de deux bandes rivales, elle-même troublée par Jules, garçon de café naïf et accessoirement délateur de Ravachol
Très largement inspiré de la vraie vie d’Amélie Elie alias Casque d’Or, célèbre prostituée, elle-même incarnée par Simone Signoret au cinéma, le roman fait s’entrecroiser les trajectoires personnelles de personnages historiques et de fiction.
C’est le Paris de la gouaille, sulfureux et violent ; c’est le Paris des bas quartiers où existent des nobles sentiments et le vice dans celui des beaux. C’est un milieu où le lendemain n’existe pas. La vie se vit vite et intensément. Les surins se dégainent pour un rien et les cognes tapent dur. C’est plein de personnages fort en gueule, en audace et en tendresse qui ne reculent devant rien pour obtenir ce qu’ils veulent parce qu’ils savent que leur vie sera courte.
Jolie découverte que ce roman qui prouve qu’on peut être un bon réalisateur doublé d’un bon scénariste et être de surcroît un excellent écrivain. Parce que Didier le Pêcheur sait écrire et raconter une histoire. Il nous captive par une écriture incisive, précise et nette comme un coup de couteau.