Cet ouvrage, dernier volet d’Une histoire populaire de l’humanité, est consacré aux XXe siècle. Nazisme, fascisme et stalinisme ; mécanisation du meurtre de masse et « nettoyage ethnique », guerres mondiales, guerres de religion et guerres nucléaires ; crises économiques et propagation du capitalisme… Le XXe siècle serait le plus violent et le plus mouvementé de l’humanité, mais c’est aussi celui des nombreux mouvements de révolte ou de réforme et de leur répression, de leurs échecs et de leurs avancées pour neutraliser l’ordre ancien.
Chris Harman illustre parfaitement que la lutte des classes est toujours d’actualité. Peu de révolutions ont abouti au renversement de l’ordre ancien, car chaque fois les partis communistes, prompts à encourager la révolution, ont pactisé avec le pouvoir déjà existant et freiné le mouvement au moment où il allait gagner une bataille. La réponse de Chris Harman est qu’une révolution doit être entière, combative sur tous les aspects du système, pour renverser l’ordre en cours.
Même s’il est pessimiste, car l’histoire donne le sentiment de faire trois pas à avant, deux pas en arrière, Chris Harman montre combien les mouvements sociaux font peur à ceux qui détiennent le pouvoir, et souligne de fait que nous, le peuple, ne sommes pas impuissants dans la marche du monde. Mais contrairement aux riches qui sont une classe en soi et pour soi (voir les ouvrages des Pinçon-Charlot), les classes populaires et moyennes constituent une classe de par leurs revenus et leurs conditions de vie, mais pas une classe pour soi, c’est-à-dire luttant pour la sauvegarde de ses intérêts. C’est ce « pour soi » qu’il faut construire pour se réunir autour de valeurs communes : la solidarité, la justice, l’équité, le respect des différences.
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