Marc-Edouard Peiresoles, historien chercheur et enseignant à la faculté de Toulouse, voit sa vie se décomposer: sa femme le quitte, ses collègues - jaloux de son succès dans son domaine d’étude - essaient de briser sa carrière. Pourtant, il ne réagit pas, ne cherche pas à faire de vagues voire même essaie d’être le plus discret possible, rongé par une peur qu’il tient de son adolescence.
Cette peur l’habite depuis le triple meurtre perpétré quand il était au collège, à Valdérieu et dont la ville ne s’est pas remis. Le protagoniste cherche alors à revenir sur l’histoire de ce drame afin d’en démêler la vérité, vingt ans après les faits. Il revient habiter la maison familiale pour s’imprégner de l’ambiance locale et fouille dans le passé des familles des victimes et de leur entourage.
Ce roman noir nous entraîne dans une contre-enquête au coeur d’un village autrefois idyllique et prospère qui, suite au drame, a perdu son attrait et meurt à petit feu.
Ce roman s’ouvre pourtant de manière assez classique, par une scène assez oppressante qui met directement dans l’ambiance. Les ficelles sont également assez standard: la vieille maison qui grince, l’impression de traque et surveillance de nuit qui vous glace, l’histoire d’amour impossible tant que le narrateur ne résout pas cette énigme et une fois la clé trouvée, la délivrance qui permet le retour à une vie normale et heureuse, la paix intérieure retrouvée.
Le rythme est assez lent et pourtant on ne s’ennuie pas. On est happé par cette histoire. On reprend l’enquête bâclée qui a conduit à quelques suicides et a finalement désigné un coupable qui n’avoue pas les meurtres et qui ne semble pas satisfaisant pour tout le monde.
Même si ce livre n’est pas des plus originaux, il m’a fait passer un bon moment et j’ai eu du mal à le lâcher avant la dernière page. On sent que l’auteur est dans son élément (contexte historique, narrateur historien) et qu’il a situé son roman dans une région qui lui est familière car les descriptifs sont convaincants.