Amanda est une jeune femme libérée, elle aime les champignons, faire l'amour et l'Infinie loufoquerie. Accompagnée de son fils, Baby Thor,enfant de l'orage, elle se joint à un cirque ambulant en tant que voyant. Elle fait la rencontre d'un batteur nouvellement incorporé, une star de l'enderground : John Paul Ziller. Fier de ses racines africaines, il se promène en pagne et arbore un os dans le nez. Il a un sens inné du rythme et s'est fait connaitre par des sculptures d'art moderne. Il ne se sépare jamais de Mon Cul, son fidèle babouin. C'est le coup de foudre, ils se marient sur le champ lors d'un rituel vaguement chamanique. Quelques temps après ils se séparent du cirque pour monter un stand de Hot-dogs sur le bord de l'autoroute, ainsi qu'un zoo qui comporte des puces savantes, une mouche tsé-tsé morte et quelques couleuvres en voie de disparition. Pendant ce temps, un de leur amis dealer et avorteur à ses heures se retrouve embarqué malgré lui dans une drôle de galère. Il trouve au bord de la route un homme mort et s'apperçoit que c'ets un moine, il se rend au monastère pour leur faire part du décès du frère, mais il tombe sur des hommes armés qui voient d'un mauvais œil son entrée dans le bâtiment, la seule façon de s'en sortir est de se faire passer pour le cadavre découvert. Il se retrouve embrigadé par des religieux karatéka pour une étrange mission, qui va l'emmener jusqu'au Vatican. Un scientifique du nom de Marx Marvelous fait une découverte capitale, la religion chrétienne étant sur son déclin celle-ci va s'éteindre et l'on va assister à l'avènement d'une future grande religion, il décide de mener l'enquête et celle-ci le mène tout droit vers l'attraction de bord de route du couple Ziller.
Je vais dire une chose que vous ne m'entendrez pas dire souvent, Tom Robbins a réussi ici là où Pynchon à échoué dans Vineland, décrire les mœurs beatnik sans pour autant tomber le documentaire historique. C'était difficile car c'est un courant que je n'aime pas trop, mais là les personnages sont très attachants, et on retrouve l'humour de l'auteur sûs-cité dans leurs noms Marx Marvelous, pour faire crier les bourgeois, le nom de père du communisme et le seul adjectif qu'un homme viril ne dira jamais. J'ai été amusée de retrouver une phrase déjà lue dans La vitesse des choses "Je pense que l'eau a créé l'homme pour pouvoir voyager d'un endroit à un autre". Beaucoup de débats métaphysiques dans ce texte, sans jamais une once de lourdeur, ou de banalités. J'ai été ravie de voir que pour une fois la religion chrétienne était traitée sous un œil neuf, même du point de vue athée. Je crois que mon sourire n'a pas quitté mon visage tout le long de la lecture de ce livre, l'absurde côtoyant le poétique. Je pense que chaque femme qui lit se livre a envie d'être une Amanda, et chaque homme un John Paul, ou peut-être un Purcell. Les comparaisons et métaphores qu'utilise Robbins sont tellement loufoques qu'on se demande laquelle des drogues des protagoniste de son histoire il a utilisé pour les écrire "le concombre craquait sous ses dents comme la colonne vertébrale d'un elfe". Cependant, après mûre réflexion je reste persuadée qu'il ne mérite pas son titre d'écrivain le plus dangereux du monde, qui irait mieux à mon cher et tendre Pynchon. Une bien étrange attraction est un livre magistral, à couper le souffle de bout en bout, drôle, profond, dont les multiples intrigues savent s'épanouir sans s'asphyxier les unes les autres.