Une bonne raison de se tuer de Philippe Besson explore le deuil et le désespoir avec une plume fine et émotive. La scène finale est sublime et les questionnements intérieurs de Samuel sont marquants. En revanche, le manque de tension narrative ennuie un peu.
Comment débute le livre ?
Laura Parker se réveille dans sa chambre. Elle vit dans un immeuble de trois niveaux ; à Los Angeles, ça signifie pauvreté. On comprend vite qu’elle a décidé de se tuer, le soir même.
Samuel Jones n’a pas dormi, et ça dure depuis cinq jours, depuis qu’il a appris la mort de son fils Paul. Il l’enterre aujourd’hui.
Qu’en ai-je pensé ?
Évidemment, après un pareil démarrage, l’intrigue est prévisible : ils vont se croiser (ou non) et ils vont se sauver mutuellement (ou non). Et cette rencontre, d’ailleurs annoncée par la quatrième de couverture — Dans quelques heures, pourtant, le hasard va mettre en présence ces deux éclopés — tarde à arriver. Et que se passe-t-il avant cette confrontation attendue ? Laura va travailler, poursuit sa vie comme si de rien n’était et Samuel se torture l’esprit (je comprends). C’est plat, le livre restant tout au long sur la question énoncée dès le début. Une belle scène à signaler, quand Samuel rencontre un ami de son fils.
C’est vrai, les réflexions de Samuel sont finement décrites, mais n’est-ce pas quelque chose qu’on a lu maintes fois ? Il y a cependant la scène sublime de la rencontre, sublime, réellement et en tout en délicatesse. Dommage que l’auteur n’ait pas considérablement raccourci son roman, je vous l’aurais recommandé plus chaudement.
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