Ce livre dévoile davantage de nouveautés que C'était bien, qui reprenait de précédents ouvrages. D'essence biographique, comme presque toujours, il remonte plus loin, en l'espèce à l'histoire de sa famille, depuis ses grands-parents et leurs relations sous la guerre et l'Occupation.
Le récit prend la forme d'une entrevue avec une jeune journaliste, dont il a bien connu les grands-parents.
Il parle de son épouse Marie, avec une pudeur touchante, de l'entrecroisement de ses romans, et avoue, avec une belle ironie, le cabot qu'il est, ce qui est beau joueur, et un roman de d'Ormesson digne de ce nom ne peut pas faire l'impasse d'un couplet sur Chateaubriand, dont il essaie d'imiter la vie, bien qu'il ait fait l'impasse de la politique et de la diplomatie.
Ce roman apprend beaucoup, tout en étant moins encyclopédique et densément touffu que les plus brillants de ses ouvrages, la Douane de mer ou Histoire du Juif errant ; à ce titre, il est plus accessible.
Son mode de vie est d'être heureux, de sourire quoi qu'il arrive, et a ainsi quelque chose d'un peu oriental dans sa morale, me semble-t-il.
Touchant et instructif, à conseiller.
Lu à Saint-Raphaël, lieu-dit de Valescure (Var), après le Ravissement de Lol V. Stein, de Marguerite Duras, et avant l'Adversaire, d'Emmanuel Carrère (au même endroit).