Quand Tremayne se réinvente

Voilà un épisode qui sort quelque peu du schéma traditionnel de la série : totalement en extérieur ou presque, beaucoup de navigation à voile (solidement décrite, Tremayne doit un peu connaitre sujet et d'ailleurs ce n'est pas tout à fait la première fois qu'il en est question), et, surtout, surtout, pas de dénouement au cours d'une audience où tous les suspects sont réunis et durant laquelle Fidelma confond brillamment le ou les coupables. Ce qui donne lieu à une fin un peu ouverte, qui appelle - qui sait - une suite.

Autre originalité : Fidelma est tenue par un serment et ne peut donc rien révéler de sa mission (oui, elle part en mission avant même qu'un meurtre ne soit commis, mais qu'on se rassure, cet opus comporte tout de même son lot de morts violentes) à ses compagnons : le guerrier Enda et l'incontournable Eadulf. Qui évidemment ne vit pas très bien cette situation : ça chauffe un peu avec Fidelma. Mais bon, les aficionados comprendront vite que tout finira par s'arranger.

Sinon, le côté historique me semble un peu plus prononcé que dans les derniers épisodes que j'ai pu lire (quoique ce soit peut-être moi qui n'y faisait plus attention) : us et coutume de la vie en Irlande au septième siècle après J.C, y compris dans le quotidien des gens du peuple. Fidelma a beau être princesse, son chroniqueur n'en est pas moins attaché aux petites gens. Çà, c'est un trait qui ne s'est jamais démenti au cours des trente épisodes précédents. Une nouveauté par contre : une postface historique par laquelle l'ignorant comprend que l'intrigue a été insérée dans un tissu de faits réels.

Malgré toutes ces nouveautés, le plaisir de la lecture reste intact et les quelque 380 pages de l'édition de poche sont bien vite avalées.