J'ai 25 ans et étudie à Pékin
Le livre conte la véritable aventure amoureuse qui transforma à jamais la vie de l'auteur. Comment il s'est marié à Wen, une Chinoise un peu différente des autres, sans même la connaître, à une...
le 12 mai 2024
Le livre conte la véritable aventure amoureuse qui transforma à jamais la vie de l'auteur. Comment il s'est marié à Wen, une Chinoise un peu différente des autres, sans même la connaître, à une époque où un tel mariage était (presque) impossible. Une aventure qui eut lieu un peu plus à l'Est, 60 ans avant que je ne mette les pieds à Pékin.
"Il faut s'être délesté d'une grande partie du passé pour que l'essentiel apparaisse." La Chine, Pékin en particulier, s'est tant transformée en quelques décennies que l'imagination la plus fertile n'aurait pu envisager le dixième des changements. La Chine s'est chemin faisant délestée d'une grande partie de son passé. La vie Pékinoise de l'époque (1962-1965), offerte au lecteur par procuration, fait par certains aspects davantage penser à l'Orient merveilleux décrit par Marco Polo qu'à la vie Pékinoise que je mène aujourd'hui. Pourtant les cerisiers sont toujours là et si les montagnes à l'Ouest de la ville sont aujourd'hui très fréquentées, elles sont agréablement parfumées au printemps.
La première partie de l'ouvrage est la plus puissante, c'est celle qui suggère ce qu'est "l'histoire vécue". Elle est le témoignage précieux et rare d'un Européen qui a vu des choses merveilleuses balayées par les ravages idéologiques. Bien plus, elle est l'Histoire vivante ressentie à fleur de peau, celle qui te tourmente mais dont tu ignores les raisons. La suite du livre, pour répondre à la curiosité du lecteur, fait la lumière sur les événements tragiques que la famille de Wen a dû traverser. Comme tout ce qui devient explicable, l'Histoire alors perd de sa force.
Il y a eu en Chine un progrès économique mais celui-ci ne s'est pas accompagné d'un progrès social. Alors que je travaillais à Pékin depuis quatre mois, je me suis heurté plus violemment aux "murs invisibles" suffisamment distants jusque-là. J'ai été pris de doute sur ma place à Pékin et plus généralement sur le sens à donner à ma vie. Ce sont les mots de Jean François Billeter qui m'ont sorti de cette impasse : "J'ai fait à ce moment-là l'expérience de l'abdication devant un pouvoir totalitaire, dont ce pouvoir tire toute sa force. J'ai trouvé dans cette défaite un moment de repos, voire de réconfort. Heureusement, cela n'a pas duré." L'auteur montre comment affronter seul le pouvoir totalitaire et donne une clef : multiplier les arguments affaiblit ta position, répètes plutôt inlassablement ta conviction.
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le 12 mai 2024
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