Certains disent que le style est le plus important ; certains iraient se couper un bras pour avoir du style. Le question n'est pas de savoir si Djian a du style. La question posée par ce livre, somme toute, est autre. Que fait-on du style, lorsqu'on en a? Ici, tout se passe pour le mieux pendant les deux tiers du roman : des personnages Djianesques, imbibés, malheureux, incommunicado ; bref, comme on les aime chez Djian. Puis, tout part en vrille. Il est permis de se demander : l'auteur avait-il quelque chose sur le feu ? Était-il sous l'emprise d'un besoin pressant ? On peut se questionner, en se tordant les mains, sur cette fin bâclée, invraisemblable et pour tout dire incompréhensible, comme si quelque insecte l'avait soudain piqué, comme s 'il avait été appelé ailleurs. Un roman, eût-il du style, ne doit pas donner l'impression que l'auteur se balance de son auditoire. Et c'est l'impression que Djian donne ici.