Comme toujours, on ne peut qu'être séduit par le style Djian, l'élégance de l'écriture ordinaire, les changements de plan, la peinture des personnages... Déjà un bon point...on ne s'ennuie pas...
Dans ce dernier roman, on est plus proches de ses "classiques" (37.2 le matin; çà c'est un baiser, vers chez les blancs ...) que des "Doggy Bag".
Marc, Michel et Anne sont un trio d'anciens soixante-huitards "autonomes". Marc est devenu un de ces artistes contemporains à la mode et Michel est son agent. Les voilà riches, célèbres, jouissant de ces rêves perdus compensés par l'alcool et la coke. Mais rien n'est rose... de ruptures de "ses" femmes en suicide de son fils, de curieux spectres en vraie sorcière chacun perd pied et les "codes de bonne conduite" explosent peu à peu...
Une lente glissade sur l'autre côté de la pente de la vie, une accélération délirante jusqu'à la chute folle.
Un roman assez existentiel, plutôt "masculin"...de ces hommes qui ne sont plus que des rêveurs tombés dans les cauchemars. Le roman fera le délice des "féministes" ...avides de contempler la déchéance de ces mâles trop prétentieux. Pourtant on trouvera, de çi de là, dans le roman quelques "bonnes fées" peut être plus oniriques que réelles ...