Tel un peintre inspiré, Catherine Cusset a réalisé un portait personnel de son modèle qu'elle n'a jamais rencontré : à partir de faits connus et avérés, elle a imaginé les sentiments, les pensées, les conversations, de David Hockney. Elle entre en empathie totale avec lui, vivant et nous faisant vivre les déchirures et les plaisirs du grand artiste.
"J'ai commencé à lire énormément de choses sur David Hockney. Je suis rentrée dans la peau, dans la tête, dans le personnage. Et ce qui s'est écrit c'est quelque chose de l'ordre de la biographie et du roman en même temps. Je réinventais le personnage à partir de ce que j'avais lu de lui."
Grâce à sa ténacité et sa cohérence, « je fais ce que je veux, où je veux, comme je veux », David Hockney, portraitiste, paysagiste, dessinateur, décorateur, photographe, théoricien de l'art, est le peintre vivant anglais le plus connu au monde :
Catherine Cusset souligne l'influence de sa vie sentimentale-homosexuelle sur son travail. Ses amants, ses proches deviennent ses modèles ; ses appartements, ses maisons sont ses paysages, le soleil de la Californie est sa lumière. Malgré une infatigable bougeotte, Hockney adopte l'art de vivre californien épris de liberté et de piscines. L'énergie toute américaine, l'ouverture d'esprit du peintre anglais séduisent Catherine Cusset. Plus encore, elle devient dévote devant la capacité de David Hockney de se remettre en question, de ne pas flancher devant les deuils à répétition, de rebondir par le travail, de rester malgré tout toujours jeune, espiègle et séduisant. Cet exercice d'admiration défend alors une noble cause : la totale liberté de l'artiste.
Cusset fait avec son écriture l'écriture ferme, incisive, fluide, sans bavures, mais tendre et émouvante ce que fait Hockney dans sa peinture. Elle ponctue son roman avec de nombreuses descriptions de toiles (intéressantes à rechercher sur le net) ce qui donne l’impression au lecteur de parcourir un musée.
Au passage Catherine Cusset réfléchie à l'ontologie de l'art et de l'artiste : Le mystère et le désir de la création.
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