Voilà un roman bien surprenant. On commence la lecture par la présentation par une scientifique russe de la base antarctique Vostok, établie par les soviétiques sur le pôle sud magnétique, à l'endroit le plus froid du globe.
On se prépare alors à une épopée glaciaire, façon "montagnes hallucinés" sur fond de guerre froide. Sauf que non ! Chapitre suivant, nous voila au Chili, à Valparaiso (goodbye farewell, goodbye farewell), au milieu du XXIe siècle.
Et on y suit la vie de Léo, une jeune fille et de son frère Juan, l'un des leaders d'une organisation criminelle nommée : le Cartel. On comprend rapidement que le cartel est une organisation continentale, qui règne sur les populations vivants le long des littoraux d'Amérique du Sud et qui est en guerre plus ou moins larvée avec les Andins, une autre organisation qui, comme son nom l'indique, contrôle les territoires de la cordillère des Andes et semble dotée d'un équipement et d'une technologie un peu plus sophistiquée.
Le monde semble donc avoir connu quelques bouleversements, dont le plus frappant reste la crise énergétique qui semble frapper la majeure partie du monde.
Mais alors, et Vostok me direz-vous ? Et bien certes, Valparaiso n'est pas spécialement proche de l'Antarctique, et on pourrait se demander ce qui rapproche ces deux lieux. Sans vouloir trop en révéler, sachez cependant que Léo, son frère, et quelques autres vont devoir se rendre à Vostok pour y percer un mystère qui pourrait bouleverser l'équilibre des forces entre le cartel et les Andins.
Dés lors, l'histoire se resserre sur ce petit groupe d'explorateurs improvisés qui vont se retrouver à moins d'une dizaine dans une petite station polaire à l'abandon depuis des années. L'ambiance va y être résolument tendue, entre isolement, manque de ressources, météo changeante et coups du sort en tout genre.
La galerie de personnage est très réussie, et le secret de Vostok parvient à maintenir le lecteur en haleine jusqu'au bout. La vie dans la station est très bien rendue, et on ressent le malaise des personnages peu voire pas préparés à ce qui les attend sur place.
On profite de la balade pour en apprendre un peu sur les diverses expéditions arctiques menées par les Russes, mais aussi les Américains, ou les Français et découvrir les difficultés rencontrés par ces scientifiques du bout du monde.
La fin, un peu brusque, n'est pas pleinement satisfaisante, mais illustre à merveille l'adage selon lequel le voyage vaut parfois plus que la destination. Comme tout cela est très bien écrit et très bien rythmée, on pardonne.