Voilà des années que j'aperçois le regard bleu glacier de M. d'Ormesson dans les pages du Figaro et j'aurais mis 33 ans avant d'ouvrir un de ses romans, ou devrais-je dire un conte. Car ce roman est à lui seul des dizaines de contes imbriqués les uns dans les autres. Imaginez que l'on vous raconte l'intégrale des contes de Perrault, en désordre mais avec fluidité, délicatesse et sans à coup. Eh bien le seul que je verrais remplir ce rôle est Jean d'Ormesson, en magicien des mots qu'il est.
Ici point de princesse, ni de sorcière, ni de chevalier, mais les contes du XXème siècle, au travers de la vie de Romain et de ceux qui l'ont croisé plus ou moins intimement, réunis autour de son cercueil. Ainsi on saute du coq à l'âne, de la Grèce d'après guerre à la mafia d'Amérique dans les années 30 avec une légereté et une fluidité irréelle.
Alors faut-il le lire ? Oui, car c'est une leçon d'Histoire et d'histoires.