John, c'est peut-être la dernière fois que je t'écris. C'est pas une lettre de rupture, mais voilà, ça devait arriver, tu as écrit six malheureux bouquins, et je viens de finir le dernier. Je suis évidemment très malheureuse, et en même temps, remplie de ce sentiment de jubilation indescriptible qui me submerge chaque fois que je termine un de tes romans. Alors voilà John, je te le dis : tu me gonfles. Tu me tapes sur le système. Je piétine toutes mes bonnes résolutions à la noix pour toi, je me couche à des heures impossibles et j'ai une tronche de zombie pour aller bosser. Et pire, j'écris même des critiques sur tes satanés livres. Et je plaide pour la création d'un badge John Green (bon, ça ok, c'est juste parce que je suis fière d'avoir lu tous tes livres), et je t'ai fait un Top John Green. Si ce n'est pas de la dévotion !
Je n'ai déjà pas une vie sociale fantastique, mais quand je lis tes livres, non seulement, j'y perds la santé et le sens des réalités (manger, dormir, à quoi bon ?), mais en plus, je subis des périodes de deuil intolérables. Mais quand même, j'aimerais bien que tu nous pondes un nouveau roman pour dans pas longtemps parce que je vais pas tarder à être en manque là. Mais c'est vrai, n'oublions pas que c'est écrit à quatre mains avec David Lévithan. Il a sa part de responsabilité lui aussi, dans ma décadence sociale et affective.


Sinon, pour revenir à Will & Will en particulier, sache que j'ai peut-être un peu plus peiné avec celui-là qu'avec les autres. Je l'ai commencé en début d'année, j'ai lâché sans conviction, mais après avoir lu Paper Towns et Alaska dans la foulée, j'avais besoin d'un troisième shot en urgence, on fait avec ce qu'on a. J'ai fait l'effort de le relire depuis le début, et j'ai été nettement plus emportée qu'au premier essai. J'adore tes personnages. Et ça vaut pour tous tes romans. Ce sont tous des tordus, des handicapés des sentiments, des êtres à part, un peu cassés, exceptionnels et déjantés. J'ai envie d'être leur pote. Je me sens proche d'eux, peut-être parce que, bovarysme oblige, je leur ressemblais un peu au lycée (le côté exceptionnel en moins je crois). Mais je réalise que ce test débile avait raison (oui, je sais, je ne parle que de ça et je fais une mono-obsession là-dessus), si ma vie était un roman, bien sûr que tu en serais l'écrivain !
Et j'adore tes idées. Oui, j'adore quand tes personnages inventent des plans foireux mais géniaux. Le spécialiste de la sexualité chez les ados dans Alaska, l'expédition punitive de Margo, le coup de théâtre, au propre comme au figuré de tous les Will Grayson... c'est trop génial. Mon esprit est bouleversé par tant de génie. Et dans Will & Will plus particulièrement, tu fais exploser le personnage le plus génialissime ta biblio : Tiny Cooper. Le mec le plus improbable de la terre, mais parce que c'est sous ta (demie) plume, ça fonctionne. Je rêve de voir cette comédie musicale, ce serait trop canon.
Alors oui, Will & Will n'est pas ton meilleur, mais pas le moins bon non-plus. Et j'ai été peinée par ce manque singulier de majuscules. Mais bon, on m'a déjà traitée de nazie de l'orthographe, parce qu'il se pourrait que je sois un peu pointilleuse sur la forme (et sur le fond aussi de temps en temps). Mais quand même, c'est un peu illisible. Je ne veux pas insister, mais bon... Bref. L'alternance des points de vue est un concept que j'apprécie souvent, et cette fois ne déroge pas à la règle,ça marchait. Et l'homonymie, c'était une super idée aussi. Un prétexte qui fonctionne.


Et pour finir, juste entre toi et moi, John : mais comment, comment fais-tu pour avoir des idées comme ça, de romans, de personnages, de tout ? John, tu nuis gravement à ma santé.

Créée

le 14 avr. 2015

Critique lue 797 fois

5 j'aime

marquise

Écrit par

Critique lue 797 fois

5

D'autres avis sur Will & Will

Will & Will
Ladythat
7

Critique de Will & Will par Ladythat

Will Grayson est un lycéen qui se méfie des sentiments en général, pas très à l’aise avec les siens, il n’assume pas toujours ses prises de positions et repousse amour et amitié par crainte de ne pas...

le 24 nov. 2014

2 j'aime

Will & Will
Shaynning
4

Critique de Shaynning

Il s'agit du premier roman de Green que je lis et je ne peux pas dire que ce style de lecture soit très emballant. C'est un peu trop "comédie sentimentale cynique" à mon sens et aucun des personnages...

le 26 juil. 2021

1 j'aime

Will & Will
Elodie_G
4

J'ai perdu du John Green

Je commençais à apprécier le style d'écriture de John Green, qui ne redit pas deux fois ses mots et qui n'utilise pas des pincettes pour parvenir à expliquer ce qu'il veut dire. C'est vrai que je...

le 5 févr. 2016

1 j'aime

Du même critique

Peau d'âne
marquise
10

Cher Jacques...

Ah, Jacques ! J'ai tellement de choses à te dire. J'avoue, l'exercice de la lettre ouverte... j'ai peur de faire un peu groupie. Mais j'avais envie de te dire merci ce soir. Oui, merci pour tous tes...

le 30 mai 2013

44 j'aime

1

Cinquante Nuances de Grey
marquise
5

Cinquante mots de vocabulaire

Oui, je sais, j'ai mis cinq. La note semble élevée, surtout compte tenu d'un vocabulaire itératif qui montre ses limites (supportable parce que lu en anglais), et aussi répétitif que les orgasmes de...

le 26 nov. 2012

41 j'aime

8

Les Disparus du Clairdelune
marquise
9

Losing my religion

Commençons par le début. « Les disparus du Clairedlune » est le deuxième tome des aventure d'Ophélie, la fameuse Passe-Miroir. « Les fiancés de l'hiver » est le roman qui a marqué mon début de...

le 27 sept. 2015

36 j'aime

6