Des permanentes et des flingues
J'avoue m'être ennuyé en parcourant ce livre.
C'est pas mal écrit, dans le sens où les phrases sont simplement et efficacement articulées, qu'il n'y a pas la moindre ambiguïté sur le sens des phrases. En plus le travail est clairement documenté, pas étonnant que ça ait pris plusieurs années aux auteurs pour écrire cet ouvrage.
Mais je n'ai pas apprécié le ton.
Des chiffres, des statistiques, quelques petites anecdotes de temps à autres. C'est répétitif et parfois indigeste. Je m'attendais à un travail, une approche, un peu plus intimiste, mais là on regarde le Yakuza de loin. En plus c'est un point de vue américain, et pour ce genre de choses les amerloques ont tendance à m'exaspérer.
C'est un peu comme leurs émissions télé sur des affaires en cours au tribunal. Ils en font trop. Le moindre petit drame devient une catastrophe nationale. Ils exagèrent les faits à l'aide de musiques pimpantes, de témoignages chocs.
On retrouve ça ici par exemple avec cette histoire de doigts coupé répétées au moins 4 fois dans le bouquin. Et puis les deux auteurs ont tendance à généraliser leurs chiffres, ce qui donne l'impression que le Japon était un véritable enfer sur Terre à une certaine époque. Je trouve que les auteurs manquent de recul par rapport à leurs chiffres.
Pourtant c'est intéressant, on apprend plein de choses, mais j'ai aussi eu l'impression de ne plus rien apprendre après 100 pages tan totut se ressemble finalement.
Bref, un bouquin intéressant qui nous montre comment fonctionne une société Yakuza, mais qui m'a laissé sur ma faim parce que je n'ai pas retrouvé l'humain, je n'ai pas trouvé quelque chose de très profond ni très intime, juste une succession de chiffres, de statistiques, de coupures de journaux.