Frein au plaisir

L'histoire d'un petit rebeu en marge de société qui devient un zombie chef de meute et sème le chaos dans la ville ? Tout à fait attrayant. De plus, pour avoir rencontré l'auteur dans un salon du livre, j'étais partie dans l'idée d'apprécier ma lecture comme une petite douceur tranquille (d'une petite centaine de pages, plus une novella qu'un roman). Sauf qu'un certain nombre de détails ont littéralement gâchés ma lecture. Seuls ils ne sont pas graves mais, ensemble, c'est le plaisir de lire qui dégage.
J'ai donc le regret de conseiller aux gens de passer leur chemin et de ne pas accorder d'attention à ce livre. Désolée.

Pour ceux qui ont lu le livre et veulent comprendre la raison de ma déception, une petite liste (je rappelle que les arguments sont à prendre dans leur ensemble, comme on ne peut accuser chaque grain d'un plat trop salé)

• Le style : trop de formes participiales pour de la première personne du singulier. Un langage qui se veut familier mais qui ne s'assume pas complètement, voire pas du tout à 2 punch-line près.


• On ne sait presque rien du protagoniste à part 2-3 détails bien clichés et il est donc difficile de s'identifier à lui.


• La zombiefication n'entraîne absolument aucun désordre psychique. Il est mort et il s'en fout.


• Toutes les femmes sont des salopes. Sauf sa mère mais on s'en fout, elle a pas une ligne de dialogue.


• La faim ne se fait presque pas sentir. A part un ventre qui se tord et qui ressemble plus à une chiasse qu'autre chose, rien ne nous fait sentir que les êtres humains sont devenus alléchants et qu'il se retient de toutes ses forces de manger tout le monde (ce qui est dommage quand on est dans la peau d'un zombie.)


• Les motivations du protagonistes sont faibles. L'histoire aurait pu parler d'une vengeance sociale, d'une haine longtemps contenue, de plein de choses qui auraient justifié la création d'une armée et ... non.


• Dans la même idée que l'absence de développement de notre narrateur, rien ne nous donne envie de voir sa famille survivre.


• Le narrateur est trop limpide à tous les niveaux. Pas d'explosion sentimentale, même dans les moments qui aurait demandé du pathos.


• Dans la continuité, son apathie n'est pas signalée comme étrange. Une toute petite phrase aurait sauvé le navire. Genre un "je regardais le monde partir en vrille sans m'en soucier. De toute façon, je n'y avais jamais eu ma place." Là tout de suite ça gagne du niveau. C'est tout con mais ça implique le personnage dans ce qu'il se passe, ça le rend acteur dans sa passivité.


• Les mots me manquent pour parler de la fin tellement elle m'a blasée.


• Le livre n'a pas de deuxième niveau de lecture.

En fait, j'ai découvert à la fin de ma lecture que le livre venait de Wattpad. Il aurait dû y rester, pour la simple et bonne raison que le livre se situe dans le haut du panier des "amateurs" et le bas du panier des "pro".