Je pense que l'artificialité assumée de l'autofiction n'accroche pas ma sensibilité : entre la fiction et l'autobiographie, on se trouve à un point médian où y a un manque d'authenticité pour mes goûts de lectrice, et c'est totalement subjectif. J'ai l'impression de lire le "moins bon" des deux mondes, et de pas être rassasiée : pourquoi choisir des noms différents pour des personnages qui ont vraiment existé, qu'est ce qui est finalement de la matière vraie, et qu'est ce qui est additionnée ? Et donc je n'arrive pas à rentrer dans le pacte de lecture, et je sais aussi que je me prends beaucoup trop la tête !
J'ai donc pas accroché aux deux premiers tiers : l'écriture tortueuse et ampoulée (les phrases sur 5 pages sont pas très bien maîtrisées je trouve), le name dropping, les anecdotes inutiles... puis l'histoire prend enfin un tour digne d'intérêt avec l'entrée en scène de cet "ami qui ne lui a pas sauvé la vie". J'ai adoré les réflexions sur la finitude absolue de l'homme, actée par le maladie, les égarements de toute une génération décimée, percluse d'angoisses et d'espoir... mais la forme a gâché pour une bonne partie l'émotion qui aurait pu poindre, c'est une question de goût, tout simplement !