Palahniuk commence à se répéter...
C'est assez drôle finalement, la façon dont Palahniuk commence à s'enfermer dans son style, certes très efficace, mais assez vite répétitif. Il faut dire qu'il le dit lui-même : on le laisse écrire ce qu'il veut, sans aucune censure, et les milliers d'adolescents n'attendent que de la violence débridée et de la subversion. C'est d'ailleurs après les échecs de Berceuse (roman fantastique pourtant réussi) et de Journal Intime (pas lu), qu'il a écrit ce A L'Estomac, et notamment la fameuse nouvelle Tripes, un gigantesque godemichet enfoncé dans le cul de la morale américaine, le tout sans vaseline.
Tripes, lors de la promotion du livre, était lue par l'auteur lui-même en public, et la légende raconte que devant les horreurs que cette nouvelle renferme des personnes s'évanouissaient... Rien que ça. Orchestré savamment, la promotion a vite fait connaître la nouvelle sur Internet, ou vous la trouverez encore aujourd'hui très facilement.
Seulement, le problème est que Tripes, ou les expérimentations sexuelles étranges d'adolescents, est, avec quelques autres, la seule nouvelle intéressante de ce recueil. Qui n'en est pas un, puisque Palahniuk a cru bon de maquiller tout ça derrière une histoire un peu bateau. 17 personnes ayant répondu à une annonce se retrouvent enfermés dans une maison, et doivent écrire une nouvelle sur leur vie. La nouvelle de chaque personnage est précédé d'un petit poème, souvent médiocre et inutile. On ne s'improvise pas poète.
Les fans de Palahniuk apprécieront sans doute, visiblement c'est la cas vu les notes que certains lui ont attribué, pour ma part j'ai eu beaucoup de mal à digérer ce A l'Estomac (***insérez rires ici***), cette caricature de l'auteur, et je n'ai d'ailleurs pas acheté ses romans suivants. La moyenne malgré tout, pour les quelques nouvelles qui valent le coup d'œil.