Tout d'abord, mon cher, Marcel, je dois te faire part du plaisir que j'ai eu à te retrouver, un an après notre rencontre. C'est désormais scellé, chaque été sera pour nous l'occasion de nous retrouver, si tu n'y vois pas d'inconvénient. J'ai bien compris le prix que tu attachais à l'amitié et les innombrables efforts de délicatesse que tu déployais pour entretenir celles-ci. Aussi, je suis sûr que tu comprendras ce soucis de distance dénué de toute froideur et dont la rigueur n'a rien de mécanique, mais au contraire une promesse de bonheur régulièrement renouvelé.
Le temps faisant parfois bien les choses (je crois que tu en sais quelque chose), j'ai en effet pleinement gouté ces retrouvailles. Tu as muri, et cela rend ton récit plus riche. Foin de ces considérations un peu longuettes sur tes amours maternelles, nous sommes passés à des sujets plus adultes. Tu picoles, tu dragues en groupe et te disperses en fadaises (un casino de la côte ou les ateliers de vieux peintres sur le retour) c'est plutôt jouissif.
Bien mieux, j'ai senti chez toi un trait qui te rend encore plus attachant: l'humour !
Il y a, aux détours de nombreuses de tes remarques, des saillies drolatiques dont je ne t'avais pas cru capable lors de notre première rencontre. Et je t'en félicite.
Par contre, il y a un truc, dont il faut que je te parle.
Tu écris plutôt bien, je n'en disconviens pas. Mais (et c'est pour toi que je dis ça, pour t'aider, te prodiguer de chaleureux mais j'espère précieux conseils) il faut absolument que tu espaces ton texte, que tu l'aères.
Quand on tourne une page et qu'on tombe sur deux pavés compacts de mots ans aucune mise à la ligne ou saut de paragraphe, je suis obligé de te le confier, ça rebute parfois un peu.
Je suis sûr que tu ne prendras pas mal ma remarque et en tiendras compte si tu continues à raconter ta vie.
Ce serait dommage que tu ne connaisses pas la reconnaissance que je pense que tu mérites à cause de ce léger détail.