Est-ce la peine de présenter Mark Twain ? Le père de Tom Sawyer a un impact énorme sur la littérature US. Une petite trentaine de romans, et quasiment autant d’essais, autobiographies et correspondances. Je laisse de côté ces histoires pour un public plus jeune au profit de ce livre, récit de voyage plus ou moins autobiographique.
Le récit raconte les voyages dans l’Ouest de Samuel Clemens (son nom de naissance, Mark Twain n’est que son nom d’écrivain). Entre 1861 et 1867, il y accompagne son frère – nommé secrétaire du Nevada, l’Etat étant nouvellement incorporé aux Etats-Unis – et narre leur traversée du pays.
La quatrième de couverture sera suffisante pour vous donner un petit aperçu de ce livre :
«Du Nevada à la Californie, de Saint-Louis à San Francisco, À la Dure raconte sept années d’aventures burlesques et tumultueuses d’un pied-tendre absolument maladroit, le genre à déclencher un vaste incendie tandis qu’il se prépare juste à dîner au bord d’un lac, ou à être pris dans une tempête de neige et se préparer à y mourir alors qu’il se trouve à quelques mètres d’un refuge.»
La plume de Twain est souvent critique envers la société américaine de son époque, il n’épargne personne, à commencer par lui-même, se présentant comme un jeune naïf et ignorant. Tel un Céline avec le français, il retranscrit avec réalisme le parler authentique du sud et de l’ouest des États-Unis, parfaitement imprégné des années passées sur place.
Avec un humour et une ironie omniprésents, il nous livre une œuvre sincère dans laquelle il place la nature au premier plan et nous montre les dures réalités de la vie des pionniers de cette époque. Sans Mark Twain, peut-être que la littérature n’aurait jamais eu de Steinbeck ni d’Hemingway…
Pour terminer, une petite anecdote. C’est ce livre qui inspira à Chuck Jones la création de Bip Bip et Coyote. Twain décrivant dans un de ses chapitres l’observation d’un canidé affamé, courant désespérément après un géocoucou de Californie.