Les livres sur ce que fait l'expérience de l'usine aux corps des hommes ne sont pas si nombreux. Celui de Ponthus n'est assurément pas le meilleur, malgré son grand succès, mais reste sûrement plus accessible que d'autres. Comme si la difficulté à décrire l'expérience, son incessante répétition, restait finalement inaccessible ("mais tout ça en fait on ne peut pas le raconter"). Comme si la fatigue et l'abrutissement ne pouvait que "dépoter des lieux communs". Oui, la fatigue épuise. Et elle épuise tant qu'on se surprend -un peu comme lui - de se découvrir des pensées qu'on n'avait jamais eu, comme des réflexes...
C'est certainement son passage sur les chansons qui rend le mieux quelque chose de cette expérience, comme d'abrutir son esprit de chansons en boucle en écho à la fatigue ou pour la déjouer. Ou ne plus y arriver : "Tu te rends compte aujourd'hui c'est tellement speedy que j'ai même pas le temps de chanter".
Et vous, c'est quand la dernière fois que vous avez chanté au travail ?....