Sens Critique au XIXe siècle.
Le problème avec les études littéraires, c'est qu'à force d'entendre parler d'un auteur et de certains livres on s'en fait une image tout autre de ce qu'elle est au départ.Et le problème avec les livres devenus des classiques, c'est qu'on doit se taper une préface de Marc Fumarolli longue comme le bras, le retour de l'auteur sur le bouquin, et qu'arrivé à 50 pages de lecture, on a toujours pas commencé le roman. Et sa lecture est bourrée d'astérisques et de numérotations qui vous empêche de bien vous concentrer.
Huysmans écrit bien. Il écrit franchement bien, mais le problème, c'est que c'est un écrivain qui est à la fois dépressif ET en rupture contre le reste du monde. Comme il est dépressif, il ne voit pas à quoi sert le monde et comme il est en rupture, il ne souhaite pas suivre les codes de la narration. Du coup, on est en train de lire le roman de quelqu'un qui ne voit pas d'intérêt, ni sur le fond, ni sur la forme, à raconter une histoire.
Et donc Huysmans ne raconte pas grand chose et il le raconte par la forme d'un noble retiré du monde. Parfois, j'ai trouvé ça intéressant (le "voyage" en Angleterre, l'observation de jeunes enfants mangeant des tartines en été) parfois, je me suis ennuyé à mourir, notamment lorsqu'il fait de la critique de romans chrétiens totalement oubliés depuis des années. Ca me donne l'impression que s'ils avaient des blogs ou des sites internet du style "Sens Critique" certains auteusr du XIXe nous aurait épargnés de noircir la plupart de leur roman de leur avis au sujet de leur dernière lecture. De plus, rien n'est relié à une vraie trame narrative et la fin est juste une façon d'arrêter le roman.
Et cette façon de dire "à quoi bon lire ce roman, vous savez très bien qu'il ne se passe rien" en sous texte m'a limite ennuyé. Heureusement que Huysmans a une véritable plume.