Non bien sûr ce n’est pas un roman facile avec ses phrases de plusieurs pages entrecoupées de digressions et de sous- digressions etc. Non Absalon n’apparaît jamais sous sa longue chevelure et chevauchant sa fougueuse monture. Non ce livre n’a ni vrai début ni vraie fin.
Mais quelle œuvre ! Quel chef-d’œuvre ! On voit Faulkner tapant frénétiquement les touches de sa machine à écrire, devancé par ses personnages eux mêmes possédés par leur propre perdition et leur absolue soif de périr.
Une douzaine de chapitres, plutôt de ressassements, où la même histoire (plus ou moins les oublis les erreurs ou la mauvaise foi) est racontée - la plupart du temps par deux jeunes étudiants perdus dans une chambre glacée et étrangers à l’histoire qu’ils relatent.
Et tentant, eux, de ne pas mourir.