Absalon, Absalon, c’est l’histoire de Sutpen, propriétaire terrien du Mississippi, l’occasion pour le petit-fils du meilleur ami de celui-ci, Quentin, de déterrer les démons de sa famille.
S'embarquer à l’intérieur du récit de Faulkner, c'est monter à bord d'un train dont l'atmosphère est très, très, très chargée. C'est souvent la rencontre du "beau" et du "laid" qui donne naissance aux explosions les plus fabuleuses et Faulkner en témoigne ici avec une narration complexe et subtile - au fait, les wagons de ce train ne sont pas alignés, lui-même ne se déplaçant pas ligne droite - ce qui aggrave la brutalité du récit.
L’écriture de Faulkner est souvent qualifiée de cubiste dans le sens où l'auteur donne au lecteur plusieurs points de vue en même temps, sans forcément les discerner. L’attention du lecteur ne suffit pas à tout cerner les détails (quand une parenthèse fait 4 pages...). Ce qu’il faut, c’est se laisser porter (et le relire, plus tard).
Plongé dans l'esprit des personnages, l'on dérive tel un navire sans quille dans un océan de sable. Apprêtez-vous à avoir le cœur recouvert de poussière et l'âme asséchée par ce pesant déferlement de passion.