Un conte sarde
Un roman proche du conte, à l'écriture quasi enfantine. L'auteur amène un soin particulier à nous plonger dans la Sardaigne du milieu du XXe siècle, et elle réussi bien à nous entraîner dans cet...
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le 14 avr. 2012
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A ceux qui l'ignorent, il serait criminel de révéler ce qu'est une "accabadora" (dernière mère), femme dont l'activité mystérieuse et nocturne donne son titre au roman de Michela Murgia. Bien qu'on le devine assez vite dans le livre, la jeune Maria, qui est la "fille d'âme" de l'accabadora (adoptée avec le consentement de sa véritable mère, trop pauvre pour nourrir une bouche supplémentaire) ne comprendra que tardivement de quoi il retourne et ne pourra lui pardonner. Dès les premières pages, la romancière nous introduit dans la campagne sarde des années 50, avec ses croyances et traditions ancestrales. Et avec quel talent pour décrire les us et coutumes d'un petit village, le poids des rumeurs et des conflits de voisinage. Poésie des mots, sensualité des gestes, finesse psychologique, ironie sous-jacente, le livre est étonnamment léger pour évoquer des sujets graves, celui du rapport avec la mort, principalement, qui est omniprésent. De très belles pages sont consacrées à cette coutume qui veut que les portes restent ouvertes, la nuit du 1er novembre, pour accueillir les âmes qui se promènent. Superbe, également, ce dénouement, marqué par les retrouvailles de l'accabadora et de sa fille d'âme, dans des circonstances qu'il serait, comment dire, criminel, etc. N'oublions pas Nathalie Bauer, la traductrice (romancière par ailleurs), qui a fait un travail magnifique pour restituer la qualité du style de Michela Murgia. C'est le genre de livre dont on aimerait savoir ce que les personnages vont devenir, tellement ils sont attachants, jusque dans leurs faiblesses.
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Créée
le 13 avr. 2017
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