Sous la plume d’Elizabeth Fabre Groelly, Clara nous présente une page de la vie de Zabé, sa grand-mère qui lui a confié ses mémoires en héritage.
Le journal de Zabé relate le temps où Cecil, un ami Anglais de l’âge de son grand-père, revit avec elle, Lill’gal, les instants à jamais gravés en lui de la grande guerre où ils ont combattu tous les deux.
Comme nous le dit Clara, Zabé parle moins d’elle que de ces hommes qui l’ont nourrie de leur histoire. Et ces anciens soldats évoquent eux-mêmes davantage la vie de ceux qu’ils ont connus que la leur. Les souvenirs sont ceux de la peur, de la souffrance et de la mort. Mais aussi des instants pleins de vie quand la musique leur fait oublier un instant la désolation du champ de bataille. Ils gardent encore dans leur cœur cette sensation d’être unis, Européens, lorsqu’ils ont chanté et dansé ensemble au son d’un piano allemand.
J’adore ce récit de l’auteure en méta-position, où chaque personnage semble faire abstraction de soi pour dire du bien des autres.