Amélie Nothomb fait partie de ces auteurs qui ne laissent pas indifférent. Il suffit de regarder les notes sur ses œuvres, elles virent du 9 au 3. Personnellement... ben je fais partie des rares qu'elle laisse justement totalement indifférent (sauf pour Hygiène de l'Assassin que j'ai plutôt apprécié).
L’histoire en question prend place dans un contexte plutôt récent même si aucune date ni lieu n’est donné. Il nous est présenté le concept d’une téléréalité reproduisant un camp de concentration dans lequel des hommes et femmes sont sélectionnés aléatoirement à la manière d’une rafle pour « jouer » le rôle de prisonniers tandis que d’autres candidats prennent celui de kapo (les gardes). Les conditions de vie de l’époque sont ici reproduites de la manière la plus réaliste possible.
Durant le récit nous sont présentés deux personnages principaux :
-Pannonique a été victime de la rafle et sera matriculé « CKZ 114 ».
-Zdena sera kapo
Au fur et à mesure que les pages se tournent, les personnalités évoluent mais le plus intéressant demeure la relation entre ces deux personnage, relation assez similaire à celle développée dans Stupeur et Tremblements (autre roman de l’auteur), cependant la torture inhérente à Acide Sulfurique est plus physique.
Comme vu précédemment, le livre a été victime de quelques polémiques vis-à-vis de ses problématiques.
Ces polémiques peuvent être justifiées d’un côté pour ce point de vue agressive de la téléréalité qui déplait à certains, surtout que ça rapporte quand même pas mal de soussous. Cependant, au-delà de cette image, on peut reprocher au roman un rythme lent sans trop l’être. Je m’explique. Le roman aborde plusieurs problématiques : le voyeurisme à outrance et la notion de héros. Mais, même si ces thématiques semblent au cœur du roman, elles ne sont que éthiquement présentes. Oui le récit fait réfléchir ! Mais, sur ses 200 pages, on peinera à voir ou l’auteur veut en venir. La narration est confuse, les personnages sont vides et la relation qu’entretiennent les deux personnages principaux vire au malsain sans fondement. Et tout ça c’est sans parler de la fin, à la fois trop convenue, incohérente et qui semble venir de nulle part. Roman assez décevant alors qu’il partait d’une idée intéressante (pousser le principe de la téléréalité à son paroxysme), et que le côté ni noir ni blanc des personnages aurait pu donner un bien meilleur résultat. Loin d’être le meilleur roman de Nothomb.