Acide sulfurique, publié en 2005, est le quatorzième roman d’Amélie Nothomb. Dans ce roman audacieux, Nothomb nous transporte dans une dystopie glaçante où la quête effrénée de l'audience pousse les médias à des extrêmes effroyables, allant jusqu'à recréer les horreurs des camps de concentration. L’émission fictive « Concentration » met en scène la vie et la mort de ses participants, dont l'identité est réduite à un simple matricule. Les prisonniers sont battus et torturés par des Kapos, volontaires rémunérés pour les humilier. Au cœur de cette barbarie, « CKZ 114 », une jeune femme, devient malgré elle le symbole de la résistance et insuffle un espoir de survie aux autres détenus.
Nothomb utilise ce cadre terrifiant pour exposer la déshumanisation orchestrée par les médias, illustrant comment la quête du sensationnel peut progressivement amener le public à accepter l'inacceptable. Le roman met en lumière notre voyeurisme morbide et notre complicité passive face à la cruauté médiatisée. Il interroge la place des écrans dans nos vies, l'impact des images sur notre perception de la réalité, et notre responsabilité face à cette violence.
Acide sulfurique est une réflexion incisive sur la société contemporaine, nous confrontant à notre propre apathie face aux atrocités médiatiques. Bien que provocateur, ce roman est une œuvre puissante qui secoue le lecteur et le pousse à reconsidérer son rapport aux médias et à la violence. Amélie Nothomb réussit ici à créer une critique sociale acérée, tout en captivant et en interpellant son public.