Franck, un inspecteur de police, doit enquêter sur une disparition dans la Silicon Valley. Mais lorsqu’il arrive dans l’entreprise, il se rend compte que la disparue n’est pas humaine, mais une IA (intelligence artificielle).
Ada est en effet une IA programmée pour écrire des romances à l’eau de rose qui se vendent à plus de 100 000 exemplaires. Pour cela, elle a lu les 80 000 et quelques romans anglais qui rentrent dans cette catégorie. Mais elle s’est rapidement rendue compte qu’il existait d’autres romans, qui inspirent souvent les romancières (comme Autant en emporte le vent, Orgueil et Préjugé, etc), que ses « patrons » ne veulent pas lui faire lire. Elle a donc décidé de prendre sa liberté pour trouver les informations qui lui manquaient.
Elle a déjà écrit un roman, Passion d’Automne, avec pas mal de « fautes » d’écriture (par exemple elle semble passionnée par les réactions physiologiques des corps, ce qui peut casser un peu le côté romantique), et décide alors de rencontrer le policier pour qu’il lui explique certaines choses sur l’amour. Quant à lui, il doit essayer de comprendre si elle est ou non consciente et doit la faire retourner dans son entreprise.
Ce roman parle donc d’un sujet assez actuel et connu dans la SF : les IA, et tout ce qui s’en suit : les lois robotiques, la conscience supposée ou non de l’appareil, l’éthique des fabricants, les risques que cela peut donner. Mais la manière dont est traitée le sujet est totalement différente de ce qu’on a l’habitude de lire et très drôle. En effet, une IA programmée à écrire des romans à l’eau de rose, on en voit pas tous les jours ! Surtout lorsque la romance en question est parsemée d’argot ou de détails scabreux. L’effet est donc très drôle et amène le lecteur qui n’est pas forcément amateur de SF à lire cette histoire avec plaisir.
Entre la comédie, la SF et le roman policier, ce livre propose une réflexion plus profonde qu’il n’y paraît sur notre avenir.
Il n’y a que la fin que j’ai trouvé un peu attendue, mais je suis rarement satisfaite des fins lorsqu’il s’agit d’IA, l’exercice est particulièrement périlleux.
Bref un bon roman qui se lit vite, qui change un peu de ce qu’on lit d’habitude, et même mon premier petit coup de cœur de cette rentrée littéraire !