J’ai réalisé il y a peu que j’avais déjà lu un livre de Chainas : « Versus » et je sais exactement pourquoi j’ai décidé d’attaquer ce nouvel opus. Chainas développe souvent des personnages désespérés, violents, absolument nihilistes et dans le cas de Casanova malades du sexe : des arguments puissants à mes yeux !! Rien qu’en lisant le quatrième de couverture j’ai eu envie d’en savoir plus sur ce flic, homme à femmes (le surnom de Casanova est visiblement justifié) et surtout homme à emmerdes…

Milo est donc un homme brisé : ancien père de famille, seul, multipliant les conquêtes féminines (enfin les parties de jambes en l’air plutôt sauvages) et par-dessus tout constamment harcelé par justement ces femmes happées par son physique avantageux. Casa est conscient d’être malade, d’avoir une bite à la place du cerveau qui détruit tout sur son passage : il néglige son métier de policier, ne vient jamais au bureau si ce n’est pour honorer la stagiaire du 3e ou une quelconque assistante de direction. Personne ne fait attention à lui jusqu’au jour ou son binôme : Giovanni disparait. Et pas de chance car sans lui les enquêtes stagnent, les cas résolus disparaissent et la médiocrité ainsi que l’absence de Milo deviennent flagrantes.

Milo est chargé de le retrouver, évidemment discrètement et il va embarquer dans un voyage direct pour l’enfer vous vous en doutez… Chainas ne nous épargne rien : clubs échangistes fétichistes, zoophilie et j’en passe… La taule (comprendre le commissariat) est décrite abominablement : que des flics pourris et véreux en costumes trois pièces Armani, un chef incapable de joindre le service demandé au téléphone, bref l’enfer disais je. Tout cela peut paraître légèrement caricatural, mais ces éléments s’insèrent parfaitement dans le roman qui est de toutes façons excessif sur tous les points de vue : Casa passe son temps à se faire casser la gueule et à se rabaisser pour survivre, les femmes sont vénéneuses et mortelles et seuls les marginaux semblent pétris d’humanité.

Bien que cette histoire de disparition ne passionne pas les foules, l’enjeu est assez faiblard, j’ai apprécié de suivre l’évolution et les mésaventures de ce personnage haut en couleur de Milo. Honnêtement il lui arrive tellement d’emmerdes à la ligne que ca en devient presque drôle, cartoonesque, on est jamais loin du style « hard boiled ». Noir à souhait, le héros (ou anti héros) va progressivement évoluer et se sentir vivant au moment le pire de son existence ou il a tout perdu (même sa gueule d’ange) et l’auteur le retranscrit admirablement bien.

Un bon polar (sans transcender le genre, bien fourni, non plus), excessif, outrancier avec des meurtres, des disparitions, des femmes fatales et des scènes explicites réservées aux plus avertis d’entre nous. Pour découvrir une tranche de vie bien glauque et noire de la police, foncez sinon passez votre chemin !!!

TLBH
madamedub
7
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le 4 mars 2013

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madamedub

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