De tous temps, les koweïtiens ont été des marins, des plongeurs et des pêcheurs, risquant leur vie au large. Mais peu après la deuxième guerre mondiale, l'exploitation des gisements pétroliers a bouleversé la vie des habitants de ce petit pays du Golfe, qui ont alors préféré travailler sur la terre ferme. Al-Najdi le marin, troisième traduction en français de Taleb Alrefai, raconte cette histoire nationale en filigrane mais le livre est avant tout une biographie romancée de l'un des "petits-fils de Sindbad", symboliquement s'entend, capitaine qui a débuté à une vingtaine d'années et qui considérait la mer comme son "amie intime", vivant moult aventures sur les flots, du golfe persique aux confins de l'Inde. Le roman ne fait que 140 pages, il ne donne donc qu'un bref aperçu de la carrière du marin, d'autant que le récit de ses souvenirs alterne avec la chronique du dernier jour de l'existence d'Al-Najdi, en mer bien entendu, aux prises avec une terrible tempête. Il semble bien que le livre soit un peu à part dans la production d'Alrefai, qui a surtout écrit sur la condition féminine au Koweït et le statut des travailleurs immigrés, comme l'ont montré. les excellents Ici-même et L'ombre du soleil. Un peu plombé par les répétitions, Al-Najdi le marin est un peu décevant, pas assez long et étoffé pour que l'on s'attache vraiment à ce passionné obsessionnel qui ferait sans conteste un beau personnage pour un biopic.

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le 25 févr. 2020

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