... et vous n'êtes (vraiment) pas obligés de le lire

Grosse déception.
Le style, qui se veut original (#MoiParlerPetitNègre) est lassant.
On pourrait rapprocher ce livre de "Voyage au bout de la nuit" ou de "La vie devant soi" en raison de la démarche de l'auteur de vouloir nous faire entendre la voix d'un enfant ou d'un naïf qui découvre la violence et l'absurdité du monde. Mais autant ces deux romans réussissent le tour de force de créer une langue radicalement différente mais compréhensible, riche et émouvante, autant pour Kourouma, l'exercice est raté. Le style gâche réellement la lecture de ce roman qui a pourtant une noble ambition: faire découvrir le monde des enfants soldats. Comment en sont-ils arrivés là ? quel est leur travail au quotidien ? Pourquoi les guerres civiles en Afrique ? Pourquoi des enfants pour servir de soldats ?
Les répétitions sont trop nombreuses et pénibles: répétitions des tics de langages du narrateur enfant-soldat et répétitions des événements (le héros arrive dans un pays pour cherche sa tante, il se fait enrôler comme enfant soldat, mais on lui dit que sa tante a quitté le pays, alors il va dans cet autre pays, il s'y fait enrôler comme enfant soldat, puis on lui dit que finalement sa tante s'est réfugiée dans un troisième pays, dans lequel il se rend, etc.)
En conclusion, on lit les confessions d'un enfant sans éducation, déraciné, qui tourne en rond: dans sa langue, dans son récit, dans son histoire... C'est une expérience pénible au-delà de 100 pages.