On avait apprécié la force de la marge de Lointain souvenir de la peau.
Ici , la documentation sur l’histoire du Liberia et des extrémistes de gauche américains des 70s prend le dessus sur le personnage d'Hannah Musgrave, omniprésente pendant 500 p.
Du coup, les invraisemblances du récit (la rencontre entre l'héroine et Charles Taylor et son aide à l'évasaion) sont très perceptibles et pénibles.
Le savoir-faire de Russel Banks permet de s'accrocher jusqu'au bout sans déplaisir mais sans ce sentiment d'effroi sur l'horreur des guerres au Libéria que recherche l'auteur.
Les rapports entre l'héroïne et son mari ministre corrompu sont intéressants, ceux avec ses enfants intriguent de la par leur absence sans que le roman une piste de compréhension.
Les pages sur les chimpanzés, elles sont artificielles, semblant copiées de "Gorille dans la brume".
Ce qui sauve paradoxalement le roman de l'abandon, ce ne sont donc point les pages sur le Liberia. Deux courts chapitres sur la ferme dans laquelle l'héroïne refait sa vie encadrent le récit sur le Libéria. C'est écrit avec simplicité ; il y souffle dans les rapports entre les personnages, le travail, les animaux et la nature une vérité qui émeut.
Tout ce qui manque dans le récit principal...