Je me souviens avoir été happée par la couverture d'American Gods en médiathèque, relativement peu de temps après sa sortie. L'avoir lu et avoir vaguement pensé, "ok c'est pas du tout mon truc, j'ai même ramé pour le terminer mais c'est très intriguant, il y a de l'idée, et je suis bien trop jeune pour apprécier le récit". 15 ans plus tard, ayant tout oublié, persuadée que mon expérience d'American Gods serait exaltante et enrichie par mon grand âge, je m'y replonge, confiante.
Cette lecture a été à la limite du sacerdoce pour moi, je pense qu'au tiers du roman, j'ai attrapé mes crampons et je me suis harnachée, espérant trouver un semblant d'intérêt, d'ordre et de cohérence dans cette brique.
J'adore tout ce qui a trait à la théologie, ici on me promettait des caisses entières de Dieux inconnus et fascinants. Des Dieux oubliés qui trament une guerre pour remonter sur le piédestal des hommes, honnêtement ce pitch promettait une épopée fantastique. Passée la sensation grisante d'irréalité, face au mythologique qui surgit sans crier gare, je me suis ennuyée ferme. Le récit est aride, avare en informations, paresseux dans son déploiement et je me suis sentie aussi larguée qu'Ombre, sondant page après page vers où on voulait me traîner. C'est long, beaucoup trop long pour une chute que j'ai trouvé poussive et la sensation finale d'être restée à l'extérieur tout du long.