American Psycho par Camille Duval
Aujourd'hui je porte une robe à carreaux écossais en laine, Uniglo, des collants Dim et des bottines beiges, Clarks. Je ne porte pas de boucles d'oreille.
Non, je ne suis pas une psycho-maniaque mais la précision de Bret Easton Ellis s'est emparée de moi tandis que je dévorais American Psycho.
Dévorais, tiens, le mot est bien choisis car justement je voulais évoquer les pages dégoulinantes où les crimes meurtriers et sanglants sont racontés dans les moindres détails. Pat Bateman et Easton Ellis semblent prendre le même plaisir à dégouter leurs lecteurs/victimes au détour d'un paragraphe ou d'un coin de rue. Imprévisible, j'ai plusieurs fois fermé le livre, retenant un haut le cœur, ou honteuse de ce que pourrait lire mes voisins de métro (bien que je vive en Allemagne et peu pourrait lire le texte écrit en français).
La société dans laquelle P. Bateman évolue est violente, anonyme, excessive. On s'y projette et s'y dégoute en même temps. Les costumes de luxe, les appareils technologiques derniers cris, les produits de beauté homme et la musique de Génésis sont décrits avec tellement de détails qu'ils deviennent des objets mystérieux, irréels.
Pour sûre, lire un bon GQ fait moins peur et la mode avec des illustrations, c'est quand même bien mieux !!