American Psycho par J. Z. D.
J'ai aimé ce livre, la note le prouve, peut-être parce que je l'ai lu au collège et que mes joues étaient ouvertes à toute claque littéraire, je l'ai relu une fois après. C'était la première fois que je croisais, par hasard en plus, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais lire, Bret Easton Ellis.
Soyons honnête, le livre ressemble à un mauvais clip, du fric, des marques de luxe, du cul, des putes, de la drogue, de la violence. C'est parti pour cinq cents pages. On suit un personnage avec lequel aucune communion n'est possible. Il est froid, distant, méchant, lâche, faible - c'est peut-être le seul moyen de ressentir quoi que ce soit pour lui ? - et il tue des gens, des femmes surtout, mais aussi des hommes, des enfants, des chiens - et là, vous savez qu'il n'y a plus aucun lien (j'espère) entre vous et lui. Pourtant, on le suit, jusqu'au bout de ce livre sans fin, sans histoire. On s'approche parfois de lui un instant, on croise son frère, on évoque son père, on évoque d'anciennes histoires, mais tout ça n'a aucune importance, Patrick Bateman est la couverture d'un magasine. Ou d'un livre sans fond, écrit sur commande.
Les dialogues y sont cependant parfois délicieux, et on voit souvent percer entre les éclats de spermes et de sang de la première lecture, quelques passages grandioses.
Et j'ai toujours aimé "Jean, ma secrétaire qui est amoureuse de moi" !