Lèonor de Recondo emmène le lecteur dans les années 1900, auprès d'une famille bourgeoise de région Centre, où les hommes sont notaires de génération en génération.
Son style d'écriture est vraiment appréciable, on se plonge dans la lecture et on a du mal à en ressortir. Ses formulations sont à la fois complexes et pleines de beautés.
Toutefois l'histoire qu'elle nous décrit reste à la fois surréaliste et totalement attendue.
Totalement attendue parce que la jeune Victoire est le personnage type de la bourgeoise marié sans choix, qui ne savait rien de l'amour avant cela, et qui est devenue un peu folle. Parce que Anselme est le mari trompeur et le fils illégitime classique de ces familles pleines d'argent. Parce que Céleste est la bonne sans réaction qui obéit, et remercie chaque jour le ciel d'être encore en vie. Les prêtres sont des clichés du genre eux aussi, totalement autoritaire et imbu d'eux même. Sûr de ce qui est bien et de ce qui est mal.
Surréaliste dans le sens où un amour ne peut naître si rapidement. La réaction de Victoire dans la réalité aurais été différente, surtout lorsque on voit comment Lèonor de Recondo la décrit auparavant. Parce que deux femmes qui s'embrassaient en public à cette époque ça ne passait pas inaperçu. Et parce que une femme ne peut décider aussi rapidement de mourir et que cela vienne aussitôt.
Pour conclure j'ai apprécié de lire ce texte si bien écrit dans sa forme mais je n'ai pu m’empêcher de ressentir de nombreux doutes et un certains malaise face au fond.