"Épopée magico-horrofico-thrillo-fantastico-romantico-comico familiale", voila comment Neil Gaiman défini Anansi Boys, le pire c'est qu'il a raison. Cette histoire familiale, pour faire simple, se retrouve au centre de l'intérêt d'un bestiaire mythologique où chaque facette de l'être humain est incarnée par un animal. Cela s'explique car à la mort de son père, le héros Gros Charlie Nancy apprend que son paternel était Anansi, le dieu araignée, incarnation de la facétie et de la malice de l'être humain. On se doute bien qu'il y a une entourloupe, lui, le comptable de la city, n'a rien récupéré du charme et de l'aisance de son père. Il va devoir faire la rencontre de sa famille et de cet univers hors du monde pour y affronter Tigre (incarnation de la violence) qui veut récupérer le premier rôle après avoir été ridiculisé par Anansi.
Il est difficile d'en dire plus sans tout embrouiller alors restons-en là.
Le récit s'étoffe par les personnages secondaires de l'intrigue (plus ou moins) policière qui pourraient tout aussi bien faire partie du bestiaire mythologique. Lorsque les évènements les font tous se retrouver à la fin du livre (et c'est assez bien amené par Gaiman), les deux mondes interagissent dans un joyeux bordel. Je dis joyeux parce que l'auteur fait clairement le choix d'un récit déjanté et comique. Charlie campe un antihéros désabusé et cynique très divertissant. Il y a surement des termes techniques d'écriture, mais Neil Gaiman a une façon très sympa de rythmer l'action par des digressions de quelques lignes. C'est une bonne partie ce qui fait le côté humoristique du bouquin en plus des situations burlesques dans lesquelles se retrouve tout ce petit monde.
Il paraît qu'Anansi Boys est le versant comique d'American Gods, il faudra que je me le procure en espérant que la noirceur ne gâche rien.
Parce que c'est marrant, intelligent et bien écrit: 8/10
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