Pour lire et apprécier cet essai, il est nécessaire de le replacer dans son contexte : s'il a été publié en France en 1994, il est sorti à l'origine en 1981.
Divisé en 2 tomes, cet essai revient sur la définition de l'Horreur, tout du moins la vision qu'en a Stephen King. Ainsi, il va s'intéresser au genre dans différents médias. La radio, le cinéma, la télévision, et bien sûr la littérature, qui occupe presque la moitié des 590 pages de cet essai. Il y a de quoi faire. D'autant que, s'il se montre parfois visionnaire concernant certains cinéastes ou auteurs (Spielberg par exemple, mais aussi Peter Straub entre autre), certaines de ses "prophéties" prêtent maintenant à sourire (Mad Max serait un navet, les super héros sont voués à disparaitre avant 1985...). Cependant, force est de se rendre compte que la situation d'Hollywood n'a pas changer en prêt de 40 ans, King remarquant le désir d'homogénéisation castrateur des producteurs. Situation qui n'a fait que s'empirer depuis lors (Disney, si tu nous regardes). Mais là n'est pas le coeur de cet essai, qui offre une vision de l'horreur passionnante, par le biais d'études rapides de films et d'oeuvre littéraires.
L'auteur n'hésite d'ailleurs pas à taper dur des critiques voulant à tout prix montrer leur grande intelligence, au mépris des dires mêmes des auteurs des oeuvres qu'ils analysent. Dans le même ordre d'idée, il est tout autant capable de tisser des louanges à des cinéastes ou auteurs, qu'affirmer clairement la médiocrité de certains. Et si, pour parvenir à ce résultat, il se doit de se raconter lui même un minimum, il ne se met jamais en avant, n'évoquant souvent ses oeuvres que pour mettre en avant leurs ratés, ou encore les réussites plus flagrantes d'autres dans les mêmes domaines. Ce qui ne fait qu'ajouter à l'attachement qu'on peut avoir envers un auteur qui semble, encore aujourd'hui, toujours aussi modeste qu'à cette époque...