Troie est tombée mais de ses cendres vit le jour,
Le plus brûlant et le plus cruel des amours.
Un jeu fatal où chacun devra bien choisir,
S'il écoute son cœur, ou renie ses désirs.
Oreste aime Hermionne qui aime Pyrhus,
Lui veut Andromaque dont le mari n'est plus
Mais à son souvenir elle est toujours fidèle.
Ainsi se dessine la tragédie mortelle.
Tous sont dominos dans une pièce d'échecs
Une Troyenne seule, entourée de Grecs.
Les personnages sont de la sorte agencés,
Que si l'un chute alors ils devront tous tomber.
Marionnettes pendues au fils du destin,
La mort les guette et vers eux elle tend la main.
Hélas que peuvent bien les hommes contre eux même,
Lorsqu'ils sont rendus furieux par ceux qu'ils aiment ?
Vengeance, colère, passion et folie,
Autant de sentiments qui dans l’œuvre se lient.
C'est une danse macabre à l'issu tragique,
Et où tous les feux s’exaltent à chaque réplique.
Le génie de Racine pleinement à nu,
Voici l'illustration du talent absolu.
Il n'est aucune pièce son égale en puissance,
Aucune capable d'une si belle violence
On ne pourra mieux maîtriser l’alexandrin
Ni le déchaînement des passions des humains.
En effet, ces « serpents qui sifflent sur nos têtes »,
Ne sont rien d'autre que les verbes du poète.
Alors après cela que peut on dire encore ?
Si ce n'est que cette pièce est un trésor,
Que ses mots dans mon esprit résonnent toujours
Et dont ces vers ont à jamais scellé l'amour :
« Lui qui me fut si cher, et qui m'a pu trahir,
Ah ! Je l'ai trop aimé pour ne le point haïr. »