Nous sommes en 2027 (le roman est paru en 2022) et Paul travaille aux côtés du ministre de l’économie qui lui-même est le bras droit d’un président que l’on reconnait sans peine. Les présidentielles approchent à grands pas et l’exécutif doit faire face à d’étranges actes terroristes. Paul a beau être dans le secret des dieux, en ce moment c’est surtout sa vie privée qui le préoccupe.
À la lecture de la quatrième de couverture, on pouvait s’attendre à une dystopie à la façon Houellebecq avec, à n’en pas douter, son je ne sais quoi de nihilisme, désenchantement et autre déprime. Finalement, nous n’en avons qu’une esquisse. Les thèmes chers à l’auteur, avec lesquels je ne suis pas particulièrement familiers, sont frontalement abordés mais pour autant, j’ai eu la sensation, de mon côté, de lire davantage un récit familial et surtout intime plutôt qu’un brulot sur notre société. La menace terroriste restant bancale et mystérieuse et surtout sous-exploitée, la dystopie demeure superficielle et devient assez vite roman existentiel. L’être humain banal, voire médiocre, est tourné vers lui-même et son propre destin funeste.
Malgré son format pavé, j’ai avalé sans difficulté l’écriture magnétique de l’auteur. Il écrit avec une forme de fluidité et d’esprit qui fait qu’en quelque sorte, on boit ses mots au fur et à mesure qu’on les découvre. Avec sa métaphore automnale, la fin est belle, poignante et profondément humaine.