Je suis intrigué par les romans de Thilliez depuis le succès de son titre "Le Syndrome E", et je surveille d'un oeil cet auteur prolixe, dont j'ai l'impression de perpétuellement voir un titre sur la table des nouveautés de mon libraire.
Avec Angor, dont j'avais écouté une chronique de Bernard Lehut sur RTL (ouais, en vrai j'ai 50 ans), j'ai franchi le pas.
Je ne vais pas dévoiler l'intrigue, sous peine de me faire insulter dans les commentaires, mais il y est question, pêle-mêle, d'ADN, de vol d'enfants, de famille, de l'amérique du sud, de trafic d'organes, d'amour, de greffes et de cadavres. Ne vous énervez pas, je n'en ai pas dit plus que l'auteur lors de ses interviews de promotion.
Alors, tout ça c'est bien gentil, on sent que Thilliez s'est documenté, a rencontré des généticiens, a reçu un joli cours de l'agence de biomédecine sur la traçabilité des greffons et la sécurité informatique, on comprend qu'il a bossé, c'est bien. Sauf que bon, le côté "je récite ma leçon", ça casse un peu la dynamique dans un roman. Prenons par exemple un extrait de dialogue que je cite ici de tête, avec moultes imprécisions : (un flic) "il est dans le formol ?" (le médecin) "oui, mais prenez garde aux vapeurs du formaldéhyde". Le genre de truc qu'on dit quoi.
Et souvent, très souvent, le récit rocambolesque enchaîne des rebondissements gros comme moi, des situations improbables, des trucs qui m'agacent. Sans oublier qu'on respecte bien les clichés du genre littéraire, le coup du flic meurtri, de celui qui noie sa solitude dans l'alcool, etc.
Et je ne parlerai même pas de cette histoire du Grand Méchant Loup, le vilain méchant ultime, qui nous terrorise et prépare un plan diabloque, et laisse totalement tremblottant à la fin de ce roman...
L'histoire a le mérite d'être originale, d'être tangible sur certains points. Mais alors franchement, c'était gros, c'était lourd. Ca m'a agacé.