Voici un livre dont la construction narrative est originale, permettant à l'auteur de ne pas prendre parti, de ne pas juger, et de livrer les faits dans leur pure cruauté bestiale. En posant son regard au travers des yeux d'animaux témoins, Wajdi Mouawad nous entraîne dans un tourbillon de violence brute qui tourne, dans la seconde partie du livre, à une quête d'identité dont la trame historique s'inscrit au cœur du Liban, au moment des massacres de Sabra et Chatila.
J'ai lu ces presque 500 pages en 2 jours. Le texte est assez étiré au début mais le récit devient assez vite addictif. C'est un livre fort, qui prend aux tripes, un livre qui ne laisse pas indifférent, un livre brutal, plutôt bien écrit et dont certaines envolées, au sens premier du terme, permettent de prendre une nécessaire hauteur pour révéler le véritable sens de la condition humaine. L'homme serait-il plus "bestial" que les animaux qui l'entourent ? A en lire le récit de Mouawad : certainement ! La scène du combat de chiens est un passage sidérant, à la limite du supportable, comme l'attaque des vautours...
Âmes sensibles, passer votre chemin. Ce livre pourrait vous indisposer, surtout vers la fin.