Enfin, j'ai achevé Anna Karénine. Ce ne fut pas chose aisée. Et pourtant je suis contente de ne pas avoir abandonné le roman en cours de route.
Le début m'a agréablement surprise, par la facilité avec laquelle on entre dans la vie des personnages : l'écriture taille tout de suite dans le vif, révélant à nu les pensées et réflexions intimes des protagonistes, tout en conservant une position neutre et sautant aisément d'un personnage à l'autre.
Le milieu a été plus ardu ; j'avoue avoir sauté quelques passages, notamment les longs dialogues politiques et administratifs : je suppose que la barrière de l'époque s'est ressentie à ce moment-là. J'ai aussi trouvé à ce moment que l'histoire stagnait, j'ai voulu lâcher.
Heureusement, j'ai persévéré, car le dernier tiers du livre est le meilleur.
====ATTENTION SPOILER====
On sent la tourmente de Anna resserrer de plus en plus son étau autour de la jeune femme pour la conduire dans son délire paranoïaque et suicidaire. Fin brutale, boucle magnifiquement bouclée puisqu'on ne peut pas ne pas se rappeler la scène initiale du suicidé au train, moment pendant lequel Anna a scellé son destin.
J'ai aimé
-le fait que, malgré le titre, le roman ne se concentre pas du tout autour de Anna, même si elle en constitue le personnage le plus mystérieux, le plus séduisant et le plus dramatique.
- l'écriture, élaborée mais sans lourdeur, littéraire mais complètement accessible.
- la transparence avec laquelle étaient dépeintes les réflexion mêmes les plus métaphysiques des personnages
-le fait que le roman soit long
Je n'ai pas aimé :
-le fait que le roman soit si long (oui, je sais que je me contredis)
-certaines longueurs dans les dialogues, qui devaient peut-être être intéressants à l'époque car reprenant des sujets d'actualités, mais qui n'ont pas capté mon attention.
En conclusion, ce livre a été un défi pour moi ; même si la lecture m'a semblé un peu longue parfois, j'ai globalement apprécié ce livre et comprends pourquoi on le classe comme "chef-d'oeuvre".