Le baron a du plomb dans l'aile...
La régence de Dracula sur le trône d'Angleterre en 1888 s'était révélé une excellente surprise littéraire.
Tandis que dans ce second opus l'histoire fait un bond en avant jusqu'en 1918, on aurait pu espérer qu'elle prenne son envol.
Las ! Le début est poussif et peine à décoller. Il faut bien une centaine de pages pour que l'intérêt suscité par cette guerre de tranchées et les exploits aériens des As du ciel devienne réalité. Le lecteur pourra alors pleinement savourer son plaisir et suivre les évolutions aériennes du virtuose Baron rouge et de son escadrille de non-morts adeptes des acrobaties mortelles. Les anglais se défendent bec et ongles et les tribulations de l'homme du Diogene's club captivent tant le voile qui protège les secrets du sombre château de Malinbois semble épais. A quelles expériences malsaines se livrent les savants allemands ?
On suivra avec plaisir les avanies du lieutenant Winthrop, de la pétillante Kate Reed et du vénérable Charles Beauregard. On sera surpris de la place occupée par Edgar Alan Poe et l'on vibrera au récit de ces combats impitoyables au milieu de l'azur assombri. Cette terrible guerre renforcée par la présence de vampires dans les deux camps n'en est que plus horrible, si cela est encore possible.
Une surprise attend le lecteur dans les 150 dernières pages. En effet, l'histoire principale se clôt et l'intrigue se déplace en 1923. Un nouveau récit débute alors. Comme cela semble malheureusement être la marque de fabrique de l'auteur, le début est lent et peu captivant avant d'aller crescendo dans l'intérêt narratif. Une réunion d'anciens troublée par des assassinats s'achève sans véritable conclusion.
Il s'agit au final d'un récit inégal qui marie le meilleur et le plus ennuyeux. Comme dans le précédent opus, les amateurs pourront se régaler d'un grand nombre de références littéraires et cinématographiques. Cela ne m'a cependant pas suffit à y trouver mon compte. J'y ai quand même rencontré un baron intéressant.